J’avance tout doucement, je me fraie un chemin à travers cette foule abondante de corps humains assombris par l’obscurité accrue des lieux. Ma main ne peut se décoller de celle de krista, la perdre signifiait tout simplement me perdre moi-même. La musique me montait peu à peu à la tête alors je fis signe à krista de s’arrêter. J’étais là, bien là, immobile, inerte devant un déluge de lumières artificielles, mes pupilles se dilataient de manière à ne pouvoir filtrer que ce qui était beau à voir ou à percevoir, mon corps commençait à chavirer dans une danse endiablée, élénoire, ou la danse de la nuit, élénoire ou la danse pour la vie, mon corps s’effaçait tout doucement pour laisser place à une enveloppe charnelle qui prenait le pas sur tout, l’hallucination était à son apogée, je lève mes mains au ciel, je referme mes yeux l’instant d’une série de battements de cœur. En les ré ouvrant, c’était comme si je naviguais dans un océan de bonheur, des âmes pures m’entouraient, des anges venaient à ma rencontre, des chants grégoriens sonnaient le glas d’une ère nouvelle.
Stupide comportement qu’était le miens, ou mauvaise interprétation de la réalité virtuelle dans la quelle je me situais, je ne pouvais en juger, mon seul juge était l’alchimie machiavélique des substances qui naviguaient le long de mes veines, transmettant à mon cerveau les données basiques de mon nouveau royaume.
Je suis fort de mon pouvoir mais faible de ne pouvoir réagir, la sueur me transcende alors que ma bouche est asséchée…
C'est fou combien les choses changent soudainement. Des notes de piano qui divaguent dans les airs et auxquelles personne ne prêtera jamais attention...texte à paraitre bientôt.
surréaliste, surprenante, sauvage, sensuelle... de quoi je parle ? de la couleur de mes rêves bon Dieu....
La montée dans les escaliers automatiques me paraissait interminable. Je me hâte de sursauter les quelques marches qui restent pour arriver à bout, toujours sous le regard protecteur de Krista qui suivait chacun de me gestes. Quelques minutes après me voilà de nouveau sous la nuit boréale, dehors, attaqué par des flocons de neiges qui commencèrent à s’extraire du ciel noirci par les nuages d’hiver. N’ayant même pas le temps d’avoir froid que je me retrouve assis sur la banquette arrière d’une volvo poussé par ma camarade qui cherchait à se faire une place à coté de moi. Je peinais à ouvrir correctement les yeux, mes paupières se faisaient de plus en plus lourdes et je n’arrivais point à distinguer les personnes qui occupaient le devant de la voiture. Dans qu’elle galère je m’étais encore embarqué ? Pourquoi diable je ne pouvais résister à l’appel de l’inconnu ? Le crissement des pneus faisait comme si on m’extirpait une partie de ma peau, et la voiture démarra à vive allure pour s’enfoncer sur une route boueuse de compagne, tout au nord de la ville de Stockholm. J’essayais sans succès de lire les pancartes qui se dressaient tout au long du chemin, cherchant désespérément un point de repère dans l’éventuelle et très probable possibilité que je me perde au fond de nulle part. Mais en vain, les quelques flocons de neige se transformèrent en une véritable tempête qui rendit la visibilité presque nulle. Perdu dans une délire agnostique, je m’apaisais l’esprit avec une gorgée d’eau de vie que me passa Krista, le but étant de faire traverser cette pilule qui m’était resté coincé au fond de la gorge et dont l’effet immédiat, toujours selon elle était de me remettre d’appoint pour pouvoir affronter ce qui allait suivre. J’acceptai sans rechigner. Et voilà que cet être hybride, presque enterré dans mes souvenirs, reparaissait dans ma mémoire en s’y imposant avec une telle force que je ne pouvais plus lutter contre le besoin de le laisser renaître en cette froideur qui me consumait peu à peu. La période de fantaisie créatrice, marquée par la gestation successive de mes envies les plus récurrentes se prolongeait dans un espace aussi réduit que celui de la voiture qui ne cessait de s’engouffrer dans un noir dont la densité le rendait digne des nuits les plus cauchemardesques. Une question me hantait l’esprit à ce moment précis de ce délire hallucinogène, notre chauffeur était il mon bourreau ou bien était il mon sauveur ?
La réponse fût quasi immédiate dans la mesure où j’apercevais au loin des rayons de lumières qui cherchaient à s’extraire de la densité de la végétation des alentours. La voiture s’arrêta, et nous fûmes priés de bien vouloir descendre.
J’avais pourtant les yeux bien ouverts, et c’était difficile à croire, dire que j’en rêvais…
Un hangar abandonné au fin fond de nulle part, des centaines de personnes qui se déhanchent sur une piste bétonneuse, leurs visages rayonnaient de la lumière qui s’abattait en rafale toutes les deux secondes, les rayons laser évoluaient dans l'espace en créant des volumes, des formes, des couleurs, concevant un nouvel univers en trois dimensions. Les façades murales étaient d’un noir gothique, des graffitis venaient adoucir cette nuance macabre, mais je ne comprenais point l’existence d’affiches qui mentionnaient un espace radioactif, est-ce juste un élément du décor fantaisiste du maître des lieux ou bien cela reflétait t-il la réalité d’une existence passée d’une centrale nucléaire?
L’idée n’avait même pas commencer à frémir dans ma tête que me voila entraîné dans la foule.
Il y a trois façons de se reposer quand on vient de mettre un point final à une histoire éprouvante : recommencer tout de suite une autre, ne rien faire ou aller à la pêche, ce qui revient à peu prés au même ; voyager enfin.
Bien souvent j’ai eu recours à la dernière issue mais malheureusement le temps qui découle ne le permet plus. Il n’y a rien qui détende mieux l’esprit que de penser à une histoire complètement différente de celle que l’on vient d’écrire. Ce n’est que par les mots que l’enchantement renaît. C’est l’évasion voulue, calculée, réfléchie. Mais elle présente quand même l’inconvénient de demander parfois un trop gros effort au cerveau et à l’imagination même si cette dernière est fertile.
Les paroles s’estompent mais les pensées demeurent à jamais accrochées à une mémoire volatile. Que reste t il de nos souvenirs, bien trop d’amertume pour qu’on aie le courage d’oublier et bien peu de bonheur pour qu’on aie l’envie d’en parler.
Pendant des mois je continuais à m’imprégner de son essence nourricière, découvrant sa poésie qu’elle me narrait si voluptueusement, sans me soucier du peu de nuages qui venaient de temps à autre assombrir l’atmosphère. Je prenais plaisir à goûter cette poésie, la savourant, la digérant petit à petit…et voila qu’un soir, dans cet espace de métamorphose où mes rêves allaient de plus en plus loin, la lumière se fit, étincelante, aveuglante même ! Comment avais-je pu renier l’ombre sombre de ces nuages révélateurs d’un masque de fer dont la chute fût préméditée et sans équivoque ?
Finalement, comme si elle ne pouvait plus subir le supplice de ce silence prolongé qui était peut être lourd de vérité contenue, elle avoua…
De part cette erreur ultime, le troisième œil s’est refermé ; absurde pensée que fût la mienne, il s’est effacé de son visage pur comme une eau salée qui efface les multiples traits que j’ai tracé de mes propres mains sur le sable. Elle est redevenue humaine, fautive et sa mutation fût instantanée et indolore. Elle s’est mise sur le chemin d’un autre mortel, un chemin qui ne mènerait vraisemblablement ailleurs que nulle part. Paix à ton âme si cela ne tenait qu’à moi, mais de nous deux qui sera décrypter le chemin ?
La série continue de plus belle sur http://lamerdujapon.blogspot.com/
Publication à paraitre plus tard puisque je me déconnecte pour quelques semaines. Je vous laisse vous bercer dans la divine voix de Brian Molko, pour tous les nostalgiques de la planète voici My Sweet Prince de Placebo en live. Rien ne vaut une telle performance vocale pour vous faire réflechir sur le pourquoi du comment et des pourquoi il en existe tellement dans une putain de vie. suck
Parfois on a vraiment l’envie de crier, de crier tellement haut et fort, laisser cette rage sortir avant qu’elle nous anéantisse, le poids d’un démon qui nous possède, qui nous ronge de l’intérieur et nous transcende jusqu’au plus fin de nos atomes. La vie nous met sur le chemin de l’épreuve, la société nous met sur le chemin de la décadence. Une rupture, des problèmes au travail, une maladie soudaine et j’en passe, on a beau faire l’intéressant et cacher notre souffrance mais cela ne peut rester enfouie, un jour s’annoncera comme étant le jour du supplice dernier et où on devra cracher toutes les peines de notre corps et de notre âme.
La nuit, l’heure à laquelle la marrée monte et tout le monde refait ses comptes. Je me suis habitué avant de me perdre dans un sommeil aléatoire de me recueillir sur ce qu’a été ma journée, les événements les plus marquants mais aussi les moins insignifiants, ce n’est qu’ainsi, en fermant les yeux que les phrases se mettent à s’écrire toutes seules, elles défilent comme dans un ballet enchanté guidée par une seule et unique étoile, elle porte en moi l’inspiration d’une pensée nouvelle pouvant alimenter mes écrits les plus saugrenus.
Remarquez bien la répétition qui suit : pouvoir outre passer le passé ! Je vous y encourage vivement, mais moi j’y procède à peine et c’est de loin la tache la plus ardue qui me soit arrivé à entamer…
A bonne entendeur salut et chérie tu peux remballer ton dîner, j’ai plus envie
La force de leur premier opus vient avant tout du fait qu’elle permet d’entre-apercevoir quel est le message de toute cette nouvelle génération ayant éclos avec le nouveau millénaire. On s’est assez lamenté que ni les Strokes ou les White Stripes ne portaient de regard sur le monde qui les entoure. MGMT pose un début de réponse dès l’entame sur "Time To Pretend" : les jeunes d’aujourd’hui conchient la société d’hyper-consommation glorifiée par un capitalisme définitivement en roue libre. Verbe ironique coincé dans un corps d’ados, le duo allume un feu de paille autour d’une plage crépusculaire en clamant : "Faisons de la musique, gagnons de l’argent, épousons des top models/Je vais bouger sur Paris, me shooter à l’héroïne, baiser des stars/Notre décision est de vivre vite et de mourir jeunes/Nous avons la vision, alors amusons-nous/Ouais, c’est pesant, mais que faire d’autre ?/Oublier nos mères et nos amis/Nous sommes condamnés à faire semblant". Constat amer d’une génération revenue de tout, sans slogan fédérateur ni projet collectif, faisant mine d’accepter la vie qu’on lui offre, mais se ruant sur Myspace ou Facebook s’inventer une existence meilleure, fut-elle virtuelle. En rejetant une époque vouée à sa perte, son seul mot d’ordre est : profiter de l’instant présent, sans penser à demain. Or, ce désengagement, ce refus d’affronter la réalité pour lui préférer une jouissance perpétuelle n’aboutit finalement qu’à se ranger sous les impératifs consuméristes actuels. Tu n’aimes pas le monde dans lequel tu vis ? Tu n’approuves pas ses valeurs ? Pas grave, éclate-toi avec ton écran HD et ta Playstation, abstiens-toi de penser trop et de commencer à réfléchir sur comment tu pourrais faire changer les choses. Voilà pourquoi cet hymne introductif porte en lui à la fois tout le malaise d’une génération et l’aporie dans laquelle elle fonce tête baissée en plaçant comme utopie absolue les plaisirs futiles d’une fête païenne, apolitique, désincarnée, joyeuse mais stérile.
“We'll choke on our vomit and that will be the end”, fin tragique mais incontournable pour toute une génération en mal d’elle-même, cette génération n’est autre que vous et moi, victimes non moins conséquentes d’un idéalisme qui nous est infligé, reste que cette aspiration à la vie rêvée demeurera toujours au fond de nous même, son éclos ne se fera guère à cause de ce que nous rappelle this little voice inside of us, telling us « God is here, you’re muslim, don’t fuck with the devil, Hell is around the corner » et pour enfinir on sera toujours condamné à faire comme si…
Ma tête est posée sur son épaule gauche, je m’endors, et peu à peu je tombe dans un sommeil transitoire. Cependant j’arrive encore à sentir sa main qui se pose sur ma tête, la caresse de mes cheveux, le son de sa respiration qui diminue au fur et à mesure que ses gestes se ralentissent. Je ne sais guère ce que peuvent ressentir les personnes handicapées dont elle s’occupe mais ce que je ne renie point c’est qu’elle me fait du bien.L’état hallucinogène dans lequel je me trouvais couplé à la tendresse exprimée d’une femme que je connaissais à peine aurait pu faire éterniser ce moment à jamais. C’est un moment unique, un des rares instants où je me sentais libre de tout, libre de ma volonté, libre de ma pensée et libéré de mes chaînes, celles de ma culture. Peut être qu’à cet instant mon subconscient avait pris le dessus en maître, et qu’il me faisait chavirer vers une illusion du bonheur, mais si c’est cela le bonheur tant espéré alors vivre dans l’illusion sera ma destinée. Le chuchotement de sa voix m’indiqua que nous étions arrivé à bon port. Une heure du matin et il y avait encore foule dans la station de métro. J’observe autour de moi une multitude de couleurs, de visages, les gens vont et viennent sans se regarder, sans se parler, ils ne peuvent détourner leur regard du chemin qu’il empruntent, comme si au fond d’eux même ils sentaient la peur de s’égarer, étrange remarque qu’est la mienne, un étranger qui décortique le comportement de tout un peuple…Une fois dans les escaliers automatiques, en m’élevant mon champs visuel prenait de l’ampleur et mes yeux se posaient sur des visages familiers, une semaine que je suis là et j’arrive à reconnaître les habitués de la nuit boréale, les gothiques qui se déplacent en bande avec leur déguisement funèbre, les yougoslaves dealers de drogue qui squattent l’entrée de la station ou bien même les amateurs et amatrices du mouvement trance, dont je faisais partie avec Krista, et dont le slogan était « live fast and die young ». Etrange slogan qu’était le notre, vivre sans gène, vivre sans peur du lendemain, de l’inconnu, coloniser un monde virtuel bâtit sur l’illusion que provoque les drogues de toute sorte, un mirage moderne à l’intérieur duquel se superposent les faisceaux de lumière translucides couplés à des sonorités synthétisées de manière à doubler le battement de nos cœurs, une fois entré en trance on perd le contrôle de notre corps, livré à lui-même il se décline face à l’élévation de l’âme, on est ni fort ni faible, ni vainqueur ni vaincu, on est juste là, mais en étant ailleurs à la fois, transporté dans un état d'extase hypnotique et méditative on renaît.
Le magazine Kerrang! à interviewé Chino Moreno récemment sur l’avancement du nouvel album de Deftones. En gros Chino raconte que les tensions dans le groupe sont oubliées et que l’album avance vite. Il dit que l’album est “bizarre” et que ça donne une bouffée d’air frais au groupe. Stephen Carpenter joue toutes les parties guitares et à écrit des trucs assez mélodiques. Chino compare tout cela à White Pony avec beaucoup de sons d’ambiances. Affaire à suivre donc. Sortie prévue d'ici la fin de de l'année. Pour le plaisir de les écouter voici Pink Cellphone en acoustique, un extrait de Saturday Night Wrist, une ambiance atmosphérique bien loin des sons lourds et pesants qu'on leur connait. Enjoy
Je ne crois pas à l'astrologie, aux lignes de la main ou au tarot. Pour moi, l'aventure humaine dépasse de loin tous les modèles qu'on puisse en faire. Le sourire de mon voisin aura infiniment plus d'impact sur ma journée que l'effet gravitationnel d'une lointaine planète à l'heure de ma naissance et au moment présent. On n'emprisonne pas la complexité humaine en douze catégories.
Je crois en l'amour, même s'il mène trop souvent à la douleur. J'espère croître en chacune de ces formes, même si aujourd'hui, je n'en expérimente pas tous les acabits.
Je crois en la Vie même si elle doit se terminer. Même si la collaboration temporaire des milliards de cellules qui me composent va un jour cesser, j'aurai émergé de cette collaboration un bref instant, mon éternité personnelle.
Je crois en l'art qui permet d'exprimer non seulement qui nous sommes, mais aussi nos aspirations, nos côtés noirs et nos défaites tout comme nos triomphes. L'art questionne et ne prend sens qu'à travers l'œil de celui qui contemple. Je crois que l'art est universel.
Je crois en la Science, défi et destination de l'humanité. Je crois qu'un jour nous comprendrons qui nous sommes. Nous éliminerons les superstitions et les peurs originaire de l'aube de l'humanité et nous parviendrons un jour à un âge d'or ou la poésie et la connaissance seront indiscernables.
Je ne crois pas que notre Vie soit limitée d'aucune façon intrinsèque. Tout nous est possible. Tout nous est choix. Trop souvent nous nous imposons artificiellement des contraintes qui sont irréelles, de par une tare provenant de l'enfance, ou d'une blessure lointaine qui ne veut se cicatriser. Je crois que l'esprit humain peut guérir de tout, absolument tout. Même si j'ai moi-même mes blessures qui durent. J'ai confiance qu'un jour...
Je crois que l'Univers est infini, et que de ce fait, tous mes besoins de mystère et d'émerveillement trouveront écho. Je crois que nous sommes à la fois si insignifiant et si important. En autant que nous sachions, nous sommes la seule forme de conscience existant dans l'Univers. En ceci, nous sommes uniques et importants. la conscience, aussi subtile soit-elle, m'est l'ultime objet d'émerveillement. Que la poussière prenne conscience d'elle-même et des autres m'est sublime. Nous sommes ce par quoi l'Univers prend conscience de lui-même. En ceci, nous sommes tellement précieux.
Je crois en deux regards qui se croisent un bref instant et qui échangent leur essence. Je crois en l'amitié, aux rêves et aux espoirs. Deux solitudes qui partagent un bout de leur existence est ce qui, ultimement, rend la vie tolérable et lui donne ce fameux sens par lequel il devient possible de se réaliser. Je crois aussi en des regards qui se manquent de peu, ou qui se refusent. Je crois que shit happens quelquefois.
Je crois en qui nous sommes, ni plus, ni moins.
Je crois en l'être humain.
Je crois en moi.
Je crois en toi.
Le passage entre l’été et l’hiver sera toujours un événement pour moi, le changement brusque et irréversible du temps, cette brise froide qui m'a tellement fait défaut pendant l’été est enfin de retour. Je porte encore des demi manches, je sens le passage du vent sur ma peau, les nuages commencent leur migration au dessus de ma tête et les quelques taches de rousseur sur ma peau disparaissent peu à peu.
Je me tiens debout, âgé de 11 ans, je suis sur mon vélo rouge, je fais face à la mer, je contemple le déhanchement des objets et des formes autour de moi, je suis nostalgique mais de quoi, je n’ai pas de passé derrière moi, je viens juste de m’ouvrir au monde! C'est tout moi, je n'arriverais jamais à expliquer ce sentiment de nostalgie, peut être une confusion entre un bonheur immédiat et une souffrance inconnue.
Le vieux pêcheur est toujours là, il s’acharne sur sa canne comme un chasseur se vautrant sur sa proie, je le regarde de loin mais j’ai peur de m’en approcher, sa barbe blanche en dit long sur son age, les rides qui se prolongent sur son visage révèlent un passé amère. C’était un jour de septembre 1989, un bref instant avant la rentrée, depuis ce jour, je ne l’ai jamais revu.
La nuit, le domaine de toutes les perditions, milieu où tous les interdits prennent la justification du pourquoi pas.
Que ce soit ici ou en Europe, les lumières de la nuit étaient toutes les mêmes pour moi, elles illuminent le chemin des fêtards et autres noctambules en manques de substances hallucinogènes.
Au fur et mesure que j'avançais dans la rue, je me rendis compte que j'étais tout seul, les israéliens Eiad et Shedi se sont arrêtés pour acheter de quoi clopper alors que moi je continuais ma route vers la station de métro de T-Centralen, le terminus de la ville de Stockholm. Cela ne me dérangeais point de les laisser galérer derrière moi à essayer de me rattraper, j'étais attiré par une force qui dépassait ma volonté, c'est tout ce que je savais à cet instant. J'avais en fait donné rendez-vous à une fille du nom Krista , notre destination était inconnue, du moins pour moi...
Minuit passé de 3 minutes, et elle n'est toujours pas arrivée. Soudain j'entends crier mon prénom, avec un accent assez charmant d'une half sweedish half greek, je me retourne sur le champs et j'entrevois au milieu de la foule de passagers une belle blonde, cheveux courts, tenue assez dans l'air du temps, un sac à dos dans les mains. Je faisais semblant de ne pas l'avoir reconnu, je tournais la tête de droite à gauche comme si j'étais à la recherche de quelqu'un, de quelque chose mais je fus vite réveillé par une claque qu'elle m'infligea sur la nuque, "ça t'apprendra à faire le malin" dit elle le sourire aux lèvres. La voir ainsi sourire ne laisserait jamais pressentir qu'un jour auparavant, un incendie s'est déclenché dans le train qui nous ramenait à son appartement, et qu'après nous avoir évacué on s'étaient retrouvés à pied, à galérer durant quelques kilomètres dans une neige abondante et un froid glacial. Sous les mains nous n'avions aucun moyen de tenir sous cette température effroyable, la vodka faisait de ce fait notre salut mais cela c'est une autre histoire...
Je me retrouve dans le métro, en sa compagnie. Regardant par la fenêtre je suivais le ballet nuptial des lumières des tunnels dans lesquels on s'engouffrait peu à peu. Je m'enfonçais dans les entrailles de la terre pour ensuite réapparaitre 20 minutes plus tard dans une nouvelle station. La rame s'arrêta, les portes s'ouvrirent mais je n'étais point intéressé par ceux qui montaient, ma préoccupation première était de terminer la mini vodka que j'avais dans la main tout en m'assurant que les substances que je transportais étaient toujours dans ma poche arrière. Mes cheveux s'alignaient sur mes épaules et me couvraient la totalité du visage. De temps à autre la main de Krista venait flirter avec ma chevelure pour la dégager sur mes oreilles...
il est 04.13 du mat, il faudrait peut être que j'aille dormir, alors à suivre...