La Nuit Boréale Part II



Ma tête est posée sur son épaule gauche, je m’endors, et peu à peu je tombe dans un sommeil transitoire. Cependant j’arrive encore à sentir sa main qui se pose sur ma tête, la caresse de mes cheveux, le son de sa respiration qui diminue au fur et à mesure que ses gestes se ralentissent. Je ne sais guère ce que peuvent ressentir les personnes handicapées dont elle s’occupe mais ce que je ne renie point c’est qu’elle me fait du bien.L’état hallucinogène dans lequel je me trouvais couplé à la tendresse exprimée d’une femme que je connaissais à peine aurait pu faire éterniser ce moment à jamais. C’est un moment unique, un des rares instants où je me sentais libre de tout, libre de ma volonté, libre de ma pensée et libéré de mes chaînes, celles de ma culture. Peut être qu’à cet instant mon subconscient avait pris le dessus en maître, et qu’il me faisait chavirer vers une illusion du bonheur, mais si c’est cela le bonheur tant espéré alors vivre dans l’illusion sera ma destinée. Le chuchotement de sa voix m’indiqua que nous étions arrivé à bon port. Une heure du matin et il y avait encore foule dans la station de métro. J’observe autour de moi une multitude de couleurs, de visages, les gens vont et viennent sans se regarder, sans se parler, ils ne peuvent détourner leur regard du chemin qu’il empruntent, comme si au fond d’eux même ils sentaient la peur de s’égarer, étrange remarque qu’est la mienne, un étranger qui décortique le comportement de tout un peuple…Une fois dans les escaliers automatiques, en m’élevant mon champs visuel prenait de l’ampleur et mes yeux se posaient sur des visages familiers, une semaine que je suis là et j’arrive à reconnaître les habitués de la nuit boréale, les gothiques qui se déplacent en bande avec leur déguisement funèbre, les yougoslaves dealers de drogue qui squattent l’entrée de la station ou bien même les amateurs et amatrices du mouvement trance, dont je faisais partie avec Krista, et dont le slogan était « live fast and die young ». Etrange slogan qu’était le notre, vivre sans gène, vivre sans peur du lendemain, de l’inconnu, coloniser un monde virtuel bâtit sur l’illusion que provoque les drogues de toute sorte, un mirage moderne à l’intérieur duquel se superposent les faisceaux de lumière translucides couplés à des sonorités synthétisées de manière à doubler le battement de nos cœurs, une fois entré en trance on perd le contrôle de notre corps, livré à lui-même il se décline face à l’élévation de l’âme, on est ni fort ni faible, ni vainqueur ni vaincu, on est juste là, mais en étant ailleurs à la fois, transporté dans un état d'extase hypnotique et méditative on renaît.







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