La nuit, le domaine de toutes les perditions, milieu où tous les interdits prennent la justification du pourquoi pas.
Que ce soit ici ou en Europe, les lumières de la nuit étaient toutes les mêmes pour moi, elles illuminent le chemin des fêtards et autres noctambules en manques de substances hallucinogènes.
Au fur et mesure que j'avançais dans la rue, je me rendis compte que j'étais tout seul, les israéliens Eiad et Shedi se sont arrêtés pour acheter de quoi clopper alors que moi je continuais ma route vers la station de métro de T-Centralen, le terminus de la ville de Stockholm. Cela ne me dérangeais point de les laisser galérer derrière moi à essayer de me rattraper, j'étais attiré par une force qui dépassait ma volonté, c'est tout ce que je savais à cet instant. J'avais en fait donné rendez-vous à une fille du nom Krista , notre destination était inconnue, du moins pour moi...
Minuit passé de 3 minutes, et elle n'est toujours pas arrivée. Soudain j'entends crier mon prénom, avec un accent assez charmant d'une half sweedish half greek, je me retourne sur le champs et j'entrevois au milieu de la foule de passagers une belle blonde, cheveux courts, tenue assez dans l'air du temps, un sac à dos dans les mains. Je faisais semblant de ne pas l'avoir reconnu, je tournais la tête de droite à gauche comme si j'étais à la recherche de quelqu'un, de quelque chose mais je fus vite réveillé par une claque qu'elle m'infligea sur la nuque, "ça t'apprendra à faire le malin" dit elle le sourire aux lèvres. La voir ainsi sourire ne laisserait jamais pressentir qu'un jour auparavant, un incendie s'est déclenché dans le train qui nous ramenait à son appartement, et qu'après nous avoir évacué on s'étaient retrouvés à pied, à galérer durant quelques kilomètres dans une neige abondante et un froid glacial. Sous les mains nous n'avions aucun moyen de tenir sous cette température effroyable, la vodka faisait de ce fait notre salut mais cela c'est une autre histoire...
Je me retrouve dans le métro, en sa compagnie. Regardant par la fenêtre je suivais le ballet nuptial des lumières des tunnels dans lesquels on s'engouffrait peu à peu. Je m'enfonçais dans les entrailles de la terre pour ensuite réapparaitre 20 minutes plus tard dans une nouvelle station. La rame s'arrêta, les portes s'ouvrirent mais je n'étais point intéressé par ceux qui montaient, ma préoccupation première était de terminer la mini vodka que j'avais dans la main tout en m'assurant que les substances que je transportais étaient toujours dans ma poche arrière. Mes cheveux s'alignaient sur mes épaules et me couvraient la totalité du visage. De temps à autre la main de Krista venait flirter avec ma chevelure pour la dégager sur mes oreilles...
il est 04.13 du mat, il faudrait peut être que j'aille dormir, alors à suivre...